Au vu des prouesses habituellement accomplies sur les traductions de titres de films étrangers, "Burlesque" aurait dû se nommer "Cagole", ou, plus sobrement "Pouffy". Vous l'aurez compris sans que toute votre clairvoyance soit sollicitée, "Burlesque" ne respire ni l'élégance, ni le raffinement.

Il faut dire qu'avec Cher et Xtina au casting, le spectateur n'est pas vraiment pris en traître. Pour faire honneur au jeu d'actrice de Christina, le scénario et la réalisation semblent avoir été pondus par une machine. Il m'est arrivé de rire franchement devant tant d'audace dans la nullité. Un esprit chagrin discernerait dans ce long métrage une propagande gênante louant l"American Dream".Produire et aussi mal filmer une histoire comme celle-ci, voilà qui demande du panache.

Etrangement, après avoir égrené ce qui ne semble rien moins qu'une longue liste de tares, je nourris une certaine affection pour "Burlesque".

C'est un navet, sans le moindre doute, mais un navet flamboyant qui assume gaiement son propos que je résumerai ainsi" Pourquoi s'encombrer d'un scénario quand on a des paillettes à disposition ?"

Et puis, bien qu'après une heure et quart, j'ai commencé à trouver le temps long (normal, on connaît la fin du film dès la première scène), une touche réconfortante habille "Burlesque".  L'épaisseur assumée de l'ensemble m'a rappelé que j'aurais sans doute beaucoup aimé à 7ans. Par exemple, la scène ou Cher maquille Xtina rappelle celle ou Amande maquille Nikita dans le film de Luc Besson. Sauf que les dialogues de cette scène sont peu dégrossis et que le maquillage, une fois fini, fait un peu mal aux yeux. Enfant, j'aurais adoré, c'est certain, et finalement, c'est une certaine tendresse qui m'a atteinte devant ce potentiel vainqueur des Razzie Awards.

Enfin, point essentiel à mettre au crédit de "Burlesque", les chorés, les costumes et les chansons sont accrocheurs et pimpants. Là ou "Nine" se prenait au sérieux avec sa pléiade de stars et ses chanson insipides et prétentieuses, "Burlesque" offre du glitter et de la lingerie sans se soucier d'autre chose. Les scènes musicales ont un peps qui fait plaisir à voir, car si Cher et Xtina seraient sans doute lapidées par Anna Winthour pour leur goût vestimentaire approximatif, elles ont du coffre et l'énergie de vraies showgirls.

On aura beau dire, une comédie musicale avec de véritables chanteuses, c'est déjà une source de plaisir.