Je termine à l'instant le visionnage de "Caramel' un film réalisé en 2007 par Nadine Labaki. A première vue, "Caramel" a tout du "Vénus beauté" libanais. Il s'agit d'une chronique de la vie d'employées d'un salon de coiffure.

Si j'avais beaucoup aimé "Vénus beauté" Caramel a quelque chose de plus, sans doute parce qu'observer des libanaises coquettes entre elles permet l'accès à une culture qui m'est inconnue, alors que le film de Tonie Marshall jouait davantage sur le familier.

Les relations amoureuses plus ou moins épanouissantes étant au coeur de "Caramel", un parallèle s'impose rapidement avec "Sex And The City", le cynisme en moins. Une sorte d'ambiance enveloppante caractérise ici la féminité. Je suis toujours très sensible à ce genre de regard, qui prône une solidarité féminine sans esprit de revanche. La valeur de gestes qui paraissent superficiels aux purs esprits y est dépeinte par touches sensibles.

Les filles se font belles entre elles par amour, que ce soit pour un éternel absent, un amoureux qui n'attend que d'être remarqué ou un futur mari. Si j'ai été touchée par ce que "Caramel" montre du Liban, c'est que l'homme, à peine visible, est au coeur des préoccupations. Affleure à travers cette quête d'amour idéal la vision d'une société où la mixité n'intègre pas le quotidien, et où les secrets et cachotteries cimentent la relation amoureuse.

Si tous les personnages ne connaissent pas un heureux destin, il flotte dans "Caramel" un espoir de vivre. On y parle shampooing et vernis pour s'extraire, au moins par l'imagination, d'une ville à reconstruire et dont la sécurité est assurée par des policiers zélés. L'odeur de laque masque celle de la poussière et s'impose l'idée de la coquetterie combative et du mascara qui aide à regarder l'avenir.