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Date de création : 24.08.2010
Dernière mise à jour : 23.05.2012
207 articles


Une vie Waterloo

Publié le 04/05/2011 à 05:13 par unanpourecrire Tags : muriel pj hogan toni colette
Une vie Waterloo

Ce n'est pas parce que, grâce à la rapidité du service client d'UGC, les salles me sont interdites que je me prive totalement de ciné.  Vendredi - l'insomnie a du bon - je suis retombée sur le "Muriel" de PJ Hogan dont le sujet annonçait  celui du "Mariage de mon meilleur ami" adorable bluette hollywoodienne du même réalisateur.

Ce que j'adore avec "Muriel", c'est que ce film, qui compte parmi mes préférés, offre un appui solide à ma tendance au fascisme ordinaire. Je m'explique. A mon sens, un con est facile à reconnaître dans la mesure où il prend "Muriel" pour une comédie.Vérifiez donc parmi les critiques de spectateurs d'allociné, ils sont nombreux.

Mais, si on rit dans "Muriel" c'est par défi et par gêne pour ne pas pleurer devant la médiocrité humaine ordinaire. On rit parce qu'on n'ose, en sanglotant, s'approcher de la niaiserie qui caractérise le personnage de Toni Colette dans les premières minutes.

Saisissante fiction d'apprentissage, l'ascension sociale de ce boudin volontaire démontre par A+B qu'atteindre un  but idiot, ça ne permet ni d'évoluer, ni de s'épanouir. On pourrait résumer le film par cette phrase de Desproges : "Comme tout bon misanthrope, il aimait trop l'homme pour le tolérer médiocre".

Toute l'énergie adolescente déployée par Hogan ne semble viser qu'à délivrer ce message, que d'aucuns trouveront peu subtil. Mais il n'est pas question ici de "belle leçon d'amitié" ou de "fabuleuse invitation à croquer la vie", tout tourne autour d'une seule vérité : pour se donner une chance d'être heureux, il faut s'armer d'une paire de couilles. La lâcheté et l'idiotie vérolent l'existence de la pitoyable famille de l'héroïne. Elle-même ,dans ses bourrelets et son maquillage niais, exprime de façon limpide l'état d'esprit qu'elle en a tiré dans une troublante scène "d'intimité" avec  un nageur qui brigue une médaille aux JO."Tout ce que je veux, lui dit -il, c'est gagner". "Moi aussi", lui répond elle avec une détermination que ne renierait pas Angela Davis.

J'aime "Muriel" parce que, sous ses allures binaires, il encourage à croire que n'importe quelle nunuche dissimule une femme intelligente et qu'on peut être sensible et délurée. Ca sonne comme une porte qu'on enfonce, mais il est des évidences qu'il est salutaire de rappeler.